Poèmes et textes

 

Mon chat

Mon chat est un roi
Qui me sort du désarroi.
Fier, fin et félin,
Il se place pour un câlin,
Sur mes genoux accueillants.
Et de ses yeux brillants,
Il me fixe dans l'attente
D'une attention caressante.
Avec bonheur et délectation,
Sans pudeur ni précipitation,
Je glisse ma main impétueuse
Dans sa fourrure noire et soyeuse.

Mon chat est un mage,
Qui n'est pas toujours sage.
de son regard ensorcelant,
Hautain mais rassurant,
Il a su m'attendrir,
M'enrichir et m'asservir.
Il me donne tendresse, espoir,
Sans même le savoir, ni le vouloir.
En échange d'un havre de paix,
D'un peu de poisson frais,
Il m'honore de sa présence
En or, avec complaisance.

                    Valérie L.

Eon8ulzf

Le gros chat noir  

il y a cent ans déjà le gros chat noir était né ,
dans une auberge abandonée,
il avait les yeux jaunes maléfiques
qui vous fixaient pour l'éternité,

O manants un bon conseil du marabout,
ne vous promenez pas le soir avec les hiboux
le gros chat noir pourrait vous guetter
combien de gueux n'a t il aux yeux griffés
qui ont trop voulu l' approcher,
c 'est la sanction le jugement dernier , du gros chat noir,

O vilains, que n'avez vous le sanctuaire du gros chat noir profané,
Malheureux vous êtes et pour combien de vie serez vous damnés
Pour n'avoir respecté la majesté de sa griffe
Punis pour toujours vous êtes grands escogriffes
Au crépuscule, quand le ballet des lucioles entre en phosphorescence
Fusent des ténèbres deux arabesques d'or, étranges luminescences

O touffu, que n' as tu sombré dans l'océan hypnotique,
du gros chat noir aux yeux magiques
Chamanes, sorciers, désenvoutez le gros chat magnétique.
Je suis le seigneur des chats
Abracadabra, abracadabra
Roi de mon époque,
a bric et de broc , a bric et de broc
Chats cripans chats griboulles
je les dérouille
je les repasse et sans patte-mouille
Faites pénitence et priez
o grenouilles de bénitiers
je suis le gros chat apostolique
de la malédiction du gros chat noir je vais vous sauver
Alors jetez vos grimoires et pas de panique
je suis le gros apostolique
Diable noir c'est fini ton cirque!
                                                              Jean Pierre Renon

poésie chatsnoirs.com

  Le Chat Noir de la palissade 

    Le chat noir de la palissade
    Promène son museau partout,
    C'est un pirate en ambassade,
    Le chat noir qui s'en vient chez nous.
    Dans le jardin ou sur le toit,
    En mille  et une escapades,
    De tous côtés, il est le roi.

    Il est le tigre du Bengale
    Et le prince des maraudeurs,
    Sa moquerie est sans égale :
    Ce chat-là est un chapardeur.

    Il faut le voir, cet escogriffe,
    Ce gracile animal ingrat
    Qui lacère à grands coups de griffe
    Les détritus de papier gras.

    Il mène sa vie à sa guise,
    Ne faisant que ce qui lui plaît,
    Il se complaît dans des bêtises
    Qui ne valent pas un couplet.

    Et cependant si ce vaurien
    Ne commet que des incartades
    A la maison, on l'aime bien,
    Le chat noir de la palissade.

                                                         Henri Monnier, Les Poèmes du Chat Noir 1881-1886

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Le petit chat

C’est un petit chat noir, effronté comme un page.
Je le laisse jouer sur ma table, souvent.
Quelquefois il s’assied sans faire de tapage;
On dirait un joli presse-papier vivant.

Rien de lui, pas un poil de sa toison ne bouge.
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces matous, tirant leur langue de drap rouge,
Qu’on fait pour essuyer les plumes, ressemblant.

Quand il s’amuse, il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux, tel un ourson drôlet.
Souvent je m’accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.

Tout d’abord de son nez délicat il le flaire,
Le frôle; puis, à coups de langue très petits,
Il le lampe; et dès lors il est à son affaire;
Et l’on entend, pendant qu’il boit, un clapotis.

Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu’il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.

Alors, il se pourlèche un moment les moustaches,
Avec l’air étonné d’avoir déjà fini;
Et, comme il s’aperçoit qu’il s’est fait quelques taches,
Il relustre avec soin son pelage terni.

Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates;
Il les ferme à-demi, parfois, en reniflant,
Se renverse, ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.

Mais le voilà qui sort de cette nonchalance,
Et, faisant le gros dos, il a l’air d’un manchon;
Alors pour l’intriguer un peu, je lui balance,
Au bout d’une ficelle invisible un bouchon.

Il fuit en galopant et la mine effrayée,
Puis revient au bouchon, le regarde, et d’abord
Tient suspendue en l’air sa patte repliée,
Puis l’abat, et saisit le bouchon et le mord.

Je tire la ficelle, alors, sans qu’il le voie;
Et le bouchon s’éloigne, et le chat noir le suit,
Faisant des ronds avec sa patte qu’il envoie,
Puis saute de côté, puis revient, puis refuit.

Mais dès que je lui dis: "Il faut que je travaille;
Venez vous asseoir là, sans faire le méchant!"
Il s’assied ... Et j’entends, pendant que j’écrivaille,
Le petit bruit mouillé qu’il fait en se léchant.

                                                Edmond Rostand

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Chat noir

Ce doux regard des dieux,
Tu croises mes yeux,
Je te toise, j’ai percé
Ton triste secret
Non, tu n’es pas maudit,
J’ose ici te le dire
Chat noir de bohème,
Remplit mes poèmes
Tu as bercé mon enfance,
Aimé comme une romance
Aux doux parfums de câlins
Petite boule de poils, félin
Je t’ai gardé dans mes rêves
Je t’ai bercé sur mon cœur
Tu resteras mon meilleur ami
C’est ainsi pour la vie…

                                    Nany ©mars 2005

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Mystik, le chat noir

Mystik chat noir, je veux le rester…
Vous faire peur, je veux l’ignorer…
Je suis le chat noir de vos pensées,
Idées noires, je les chasse sans contester…
Ouvrez cette porte, brisons ces idées reçues !
Laissez venir à vous, ce petit chat poilu
Gentil, doux, au pelage tout de noir vêtu
Mystik, quoi que vous fassiez, je le resterai !
Mon nom de baptême, je le garderai !
Joli qu’est ce que vous en pensez ?

                                     Nany © Octobre 2004

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Chat noir

Dans mon esprit se vautre un superbe chat noir,
Impassible témoin de mes rêves fugaces,
Prompt à me réveiller quand le soleil remplace
La lune qui s’enfuit vers les portes du soir.

Pendant que des nuées s’acharnent à pleuvoir,
L’animal, que le bruit sur la toiture agace,
Miaule effroyablement, afin que je lui fasse
Un abri confortable au creux de mon peignoir.

Dans mon âme envahie de rancunes tenaces,
Le félin, animé d’une indicible audace,
Dévore les chardons de mon vain désespoir.

Sous son regard brûlant de volupté, s’effacent
Les peines de ma vie sur le fil du rasoir,
Tandis que sa tendresse assure son pouvoir.

                                        Patricia GUENOT

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Le Chat noir
 

Un fantôme est encor comme un lieu

où ton regard se heurte contre un son;

mais contre ce pelage noir

ton regard le plus fort est dissout:

ainsi un fou furieux, au paroxysme

de sa rage, trépigne dans le noir

et soudain dans le capitonnage sourd

de sa cellule, cesse et s’apaise.

Tous les regards qui jamais l’atteignirent,

il semble en lui les recéler

pour en frémir, menaçant, mortifié,

et avec eux dormir.

Mais soudain, dressé vif, éveillé,

il tourne son visage - dans le tien:

et tu retrouves à l’improviste

ton regard dans les boules d’ambre

de ses yeux: enclos

comme insecte fossilisé.

                           Rainer Maria Rilke, Nouveau poèmes

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Chat noir
 
Chat noir ? Chat noir !
Tu es encore le désespoir des humains
Mais le bonheur des sorcières et des vampires.
J’aimerais en avoir un !
Chat noir ! Chat noir ...
 
                              Lily, 8 ans
 
 

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Histoire d’un chat noir

C’est l’histoire d’un chat noir,
Un tout petit chat noir,
Abandonné, un soir,
Comme ça, sur le trottoir…
Deux lueurs dans la nuit,
Deux grands yeux, vifs et gris,
Une errance sans bruit ;
Il est déjà minuit.
Un estomac qui crie,
Une chasse aux souris.
Mais il est si petit,
Si rapides, les souris.
Personne ne le voit.
Dans le noir, il se noie.
Au loin, des chiens aboient.
Le petit chat a froid.
Allons, ne t’inquiète pas.
Vois où te mènent tes pas.
C’est ici, petit chat,
Que vit la vieille Amma.
Qui donc t’as guidé
Jusqu’à sa maisonnée ?
Serais-tu protégé
Par une bonne petite fée ?
Sache, petit chanceux,
Que voici là un lieu,
Où, patte de chat frileux,
Trouve chaleur près du feu
La vieille Amma, tu vois,
Est gardienne d’un endroit,
Où les chats, comme toi,
Occupent la place des rois.
 
                             Ruby
 
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Le chat noir

Minou, minou, minou!
Viens, mon petit chat noir,
joli chat de gouttières,
charmant chat de sorcière,
chat perché,
chat penché,
ou bien de cheminée,
qui chemine le soir
sur des routes incertaines.
Toi qui erres sans fin
de jardin en jardin,
gentil chat vagabond
au pelage d’ébène,
chat perdu,
chat sans nom,
si tu veux me confier
le dédale secret
de tes chemins cachés,
chat léger,
buissonnier,
viens te faire choyer
au cœur de mon foyer.
 

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Tu ne sors que la nuit les gens te font trop peur
Ils sont traumatisés pleins des superstitions
Quelqu’un aurait inventé que tu portes malheur
C’est le soir que tu te sens plus sûr beau matou
Tu vas te promener sur les toits de maison.

Dans le noir de la nuit on ne voit que tes yeux
Comme perles dorées comme deux vrais bijoux
Je n’comprends pas pourquoi tu porterais malheur
Ca ne sont que de racontar, qui te portera tord.

Tu ne miaules ou presque, pas pour ne pas attirer
Le regard de ces gens qui vont peut être t’arroser
Tout en s’imaginant que tu vas leur apporter
Un malheur en passant, un souci un chagrin.

Si tu pouvais parler que pourrais-tu bien dire?
A cette humanité qui te font toujours fuir
Courir dans tous les sens comme un petit bolide,
Il faut leur pardonner leur esprits forts candides.
Toi ma belle Mija tu es pour nous une princesse
Par ta fourrure noire ta beauté reste maîtresse
Tu es dans notre famille entourée de caresses,
Et tu portes bonheur par ta vraie gentillesse.

                                                          Paquita

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Poème chat noir

                                                                                        Gülay Akin

 

 



 

LE PETIT CHAT NOIR

J'ai peu vécu de la vie terrestre, où j'étais noir. Noir entièrement, sans tâche blanche au poitrail, ni étoile blanche au front. Je n'avais même pas ces trois ou quatre poils blancs, qui poussent aux chats noirs dans le creux de la gorge, sous le menton. Robe rase, mate, drue, queue maigre et capricieuse, l'oeil oblique et couleur de verjus, un vrai chat noir.

Mon plus lointain souvenir remonte à une demeure où je rencontrai, venant à moi du fond d'une salle longue et sombre, un petit Chat blanc; quelque chose d'inexplicable me poussa au-devant de lui, et nous nous arrêtâmes nez à nez. Il fit un saut en arrière, et je fis un saut en arrière en même temps. Si je n'avais pas sauté ce jour-là, peut-être vivrais-je encore dans le monde des couleurs, des sons et des formes tangibles.

Mais je sautais, et le Chat blanc crut que j'étais son ombre noire. En vain j'entrepris, par la suite, de le convaincre que je possédais une ombre bien à moi. Il voulait que je ne fusse que son ombre, et que j'imitasse sans récompense tous ses gestes. S'il dansait je devais danser, et boire s'il buvait, manger s'il mangeait, chasser son propre gibier. Mais je buvais l'ombre de l'eau, et je mangeais l'ombre de la viande, et je me morfondais à l'affût sous l'ombre de l'oiseau...

Le Chat blanc n'aimait pas mes yeux verts, qui refusaient d'être l'ombre de ses yeux bleus. Il les maudissait, en les visant de la griffe. Alors je les fermais, et je m'habituais à ne regarder que l'ombre qui règnait derrière mes paupières.

Mais c'était là une pauvre vie pour un petit Chat noir. Par les nuits de lune je m'échappais et je dansais faiblement devant le mur blanc, pour me repaître de la vue d'une ombre mienne, mince et cornue, à chaque lune plus mince, et encore plus mince, qui semblait fondre..


C'est ainsi que j'échappai au petit Chat blanc. Mais mon évasion est une image confuse. Grimpai-je le long du rayon de lune ? Me cloîtrai-je à jamais derrière mes paupières verrouillées ? Fus-je appelé par l'un des chats magiques qui émergent du fond des miroirs ? Je ne sais. Mais désormais le Chat blanc croit qu'il a perdu son ombre, la cherche, et longuement l'appelle; Mort, je ne goûte pourtant pas le repos, car je doute. Peu à peu s'éloigne de moi la certitude que je fus un vrai chat, et non pas l'ombre, la moitié nocturne, le noir envers du chat blanc

Colette "Autres bêtes, Chats."

Colette dans

Colette dans "La chatte amoureuse" en 1912.



 

Suite à une discussion sur les gens qui ne comprennent pas notre amour pour nos chats et qui ne comprennent pas la douleur que nous ressentons quand ils nous quittent, voici un passage de "Le chat Moune et ses copains" de Philippe Ragueneau qui a trouvé les mots justes pour décrire ce que l'on peut ressentir :

"Je me souviens de cette femme, un soir, qui pleurait... C'était chez des amis. On se donnait des nouvelles des enfants. Elle avait dit simplement : "Mon petit chat est mort". Et elle s'était mise à pleurer... Et, dans un coin du salon, un monsieur avait dit à un autre en haussant les épaules: "Ce n'est qu'un chat, quand même !..."

Ce n'est qu'un chat !... Mais c'est immense un chat, vous ne savez pas Monsieur ? C'est immense... Vous n'en avez pas, évidemment, et vous ignorez que l'on peut avoir, lorsqu'il s'en va à tout jamais, autant de chagrin que s'il s'agissait d'un enfant... Aux gens qui n'en ont pas, çà paraît sacrilège... Comment peut-on comparer, n'est-ce pas ?

C'est parce que vous ne savez pas Monsieur.

Vous ne savez pas la place que ça prend, un chat dans une vie - ces yeux d'or qui vous dédient un regard d'éternité, cette patte douce qui se pose sur votre main, ces mouvements qui sont la beauté et la grâce et dont chacun exprime une sensation , un sentiment, et cette tête ronde et dure qui se colle à votre tempe pour vous dire je t'aime aussi...

Tout cela, Monsieur, vous ne le savez pas et quelque chose vous manque.

Mais je ne sais pas si je dois vous plaindre ou vous envier... Parce que vous ne tremblez pas chaque fois qu'il tousse, ou éternue, ou n'a pas faim ; chaque fois qu'il s'est battu et que l'on cherche dans son poil,la trace des morsures et des griffes ; chaque fois qu'il rentre tard et que l'on ne sait pas si, dans la rue, un imbécile, qui roulait trop vite, ne la pas projeté contre un mur, désarticulé, brisé...

Mais vous ne connaîtrez jamais non plus, c'est vrai, le bonheur d'un amour gratuit partagé. Parce que les chats, Monsieur, c'est tout le contraire de ce que certains racontent : c'est tendre, c'est bon, c'est fidèle, c'est lucide, c'est intelligent, c'est doux et ça vous dit des choses... Tant de choses !...

Dors, ma petite Moune, dors... Tu sautais moins bien ces jours-ci... J'ai dit à ta maman : "Il saute moins bien... Il vieillit, peut être ?... Il a hésité dix fois avant de bondir sur le rebord de la fenêtre..."

Je ne veux pas y penser. Il sera bien temps... Ce qui doit arriver un jour, c'est vrai pour tout lemonde. Mais ça ne nous console pas de le savoir...

Alors j'aurais voulu la prendre dans mes bras, cette femme que je connaissais à peine, et qui pleurait, et j'aurais voulu lui dire :

"Je vous comprends... Pleurez tant que vous voudrez, pleurez sans vous soucier des autres. Eux ne savent pas et moi si..."


Le chat Moune était un merveilleux chat noir qui est depuis longtemps passé de l'autre côté de l'arc en ciel ainsi que ses deux bipèdes qui l'ont tant aimé et je pense toujours à eux avec beaucoup de tendresse.

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Commentaires

  • cristel von euw

    1 cristel von euw Le 29/04/2016

    LE CHAT ET LE SOLEIL (Maurice Carême)

    Le chat ouvrit les yeux
    Le soleil y entra
    Le chat ferma les yeux
    Le soleil y resta

    Voilà pourquoi, le soir
    Quand le chat se réveille
    J'aperçois dans le noir
    Deux morceaux de soleil

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