Douleur de perdre son chat (décès)

Pour les gens qui ne comprennent pas notre amour pour nos chats ni la douleur que nous ressentons quand ils nous quittent, voici un passage de « Le chat Moune et ses copains » du regretté Philippe Ragueneau, qui a trouvé les mots justes pour décrire ce que l’on peut ressentir :

« Je me souviens de cette femme, un soir, qui pleurait… C’était chez des amis. On se donnait des nouvelles des enfants. Elle avait dit simplement : « Mon petit chat est mort ». Et elle s’était mise à pleurer… Et, dans un coin du salon, un monsieur avait dit à un autre en haussant les épaules: « Ce n’est qu’un chat, quand même !… »

Ce n’est qu’un chat !… Mais c’est immense un chat, vous ne savez pas Monsieur ? C’est immense… Vous n’en avez pas, évidemment, et vous ignorez que l’on peut avoir, lorsqu’il s’en va à tout jamais, autant de chagrin que s’il s’agissait d’un enfant… Aux gens qui n’en ont pas, ça paraît sacrilège… Comment peut-on comparer, n’est-ce pas ?

C’est parce que vous ne savez pas Monsieur.

Vous ne savez pas la place que ça prend, un chat dans une vie – ces yeux d’or qui vous dédient un regard d’éternité, cette patte douce qui se pose sur votre main, ces mouvements qui sont la beauté et la grâce et dont chacun exprime une sensation , un sentiment, et cette tête ronde et dure qui se colle à votre tempe pour vous dire je t’aime aussi…

Tout cela, Monsieur, vous ne le savez pas et quelque chose vous manque.

Mais je ne sais pas si je dois vous plaindre ou vous envier… Parce que vous ne tremblez pas chaque fois qu’il tousse, ou éternue, ou n’a pas faim ; chaque fois qu’il s’est battu et que l’on cherche dans son poil,la trace des morsures et des griffes ; chaque fois qu’il rentre tard et que l’on ne sait pas si, dans la rue, un imbécile, qui roulait trop vite, ne l’a pas projeté contre un mur, désarticulé, brisé…

Mais vous ne connaîtrez jamais non plus, c’est vrai, le bonheur d’un amour gratuit partagé. Parce que les chats, Monsieur, c’est tout le contraire de ce que certains racontent : c’est tendre, c’est bon, c’est fidèle, c’est lucide, c’est intelligent, c’est doux et ça vous dit des choses… Tant de choses !…

Alors j’aurais voulu la prendre dans mes bras, cette femme que je connaissais à peine, et qui pleurait, et j’aurais voulu lui dire :

« Je vous comprends… Pleurez tant que vous voudrez, pleurez sans vous soucier des autres. Eux ne savent pas et moi si… »

Le chat Moune était un merveilleux chat noir qui est depuis longtemps passé de l’autre côté de l’arc-en-ciel, ainsi que ses deux bipèdes qui l’ont tant aimé. Je pense toujours à ce texte lorsque moi aussi je perds un "chat"....

cimetière des chats noirs

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