Dissimulés le jour dans les bosquets, derrière les monuments, dans les caveaux abandonnés, ils émergent, prudents, après avoir attentivement vérifié qu'ils sont bien seuls. Que pour cette nuit encore, ce domaine leur est restitué.
Des dizaines de chats apparaissent à la queue leuleu, portant haut leur tête égyptienne, masque énigmatique, oreilles pointées, certains sont superbes. D'autres, plus humbles, affectent une attitude timorée, suivis des pelés, des parias, derniers arrivés. Ils se groupent selon leur ordre social, la hiérarchie est bien établie. Assis sur leur train arrière, les chats demeurent silencieux, on dirait qu'ils attendent un mot d'ordre mystérieux et secret.
A vive allure, l'assemblée se défait. Les chats, queue en chandelle, filent comme si, poussés par une force obscure, ils allaient à un mystérieux rendez-vous. En remontant vers le colombarium, on voit un beau gisant, il s'agit de Victor Noir, journaliste, accusateur, dénonciateur de la corruption, assassiné par le prince Napoléon à l'âge de 22 ans. Il gît dans sa redingote d'époque, le sculpteur a poussé la recherche de la ressemblance jusqu'à rendre grâce aux plis des vêtements, dans leurs mouvements.
Commentaires
1 Cynthia Escalante Le 10/09/2016
Je me souviens "Madame D" qui est allée chaque jour pour nourrir les chats...
Merci ! Cynthia (Mexique)
2 miaou Le 05/03/2012
3 Myriam Le 17/03/2011
Mais peut-être que des minets
viennent y pleurer leur maître disparu!
Qui sait? S'ils pouvaient nous parler,
ils nous en diraient des choses!